C’est à l’âge de 6 ans que le petit Thomas tombe dans le pétrin ; ses parents viennent d’acquérir une boulangerie-pâtisserie. Vers 10 ans, sans qu’on le lui demande, il se lève la nuit pour passer du temps avec le boulanger et toucher de la pâte.
Passe ton bac d’abord !
Pas du tout motivé à l’école, il n’a qu’une idée en tête : devenir boulanger. Et c’est paradoxalement, ce qui l’a poussé à se mettre au travail afin d’obtenir son BAC au plus vite. Ses parents n’en démordaient pas : ils voulaient bien d’un fils boulanger, à condition qu’il soit bachelier-boulanger.
Un CFA pas comme les autres
BAC gestion en poche, la véritable épopée de Thomas peut commencer. Son but est très précis : devenir Meilleur Ouvrier de France (MOF), un titre qui faisait l’admiration de ses proches. Il intègre alors le CFA BFP de Rouen, qui est géré par l’INBP, Institut National de la Boulangerie Pâtisserie, une référence pour ses parents. Ce CFA a pour originalité de n’accueillir que des bacheliers qui préparent leur CAP BEP en alternance. Durant une année, il voyage entre Rouen et Lyon, où il travaille dans la boulangerie pâtisserie de Philippe Cartellier. À partir de ce moment-là, les étapes clefs de sa vie professionnelle s’enchaînent…
Champion de France boulanger
Après deux années en tant qu’ouvrier boulanger à Nancy, Thomas est de retour à l’INBP afin de préparer son Brevet Professionnel et son Brevet de Maîtrise. Nouvel interlude, il assure la responsabilité de la boulangerie de ses parents en Haute Saône pendant 2 ans, à son lancement. Dans le même temps, il remporte la Coupe de France de Boulangerie dans la catégorie Pain. Puis il représente la France à la Coupe d’Europe de Boulangerie durant deux années consécutives et il obtient le titre de vice champion d’Europe par équipe.
Le Québec, puis quelques pas en pâtisserie
L’année suivante, Thomas partira découvrir le métier de la boulangerie à l’étranger, au Québec, durant 6 mois. De retour en France, il réintègre l’INBP pour préparer un CAP pâtissier en accéléré, afin d’acquérir de la finesse et des connaissances supplémentaires. Toujours la même idée en tête : passer le concours de MOF.
Formateur itinérant à l’INBP
5 ans après son Bac et après avoir accumulé diplômes et expériences, il devient à son tour formateur boulanger à l’INBP. Il est ce qu’on appelle un « itinérant », car il dispense des formations partout en France, voire à l’international.
Tout pour le concours
À 24 ans, âge légal d’inscription, il dépose son dossier de candidature au concours de MOF. Il prépare ce concours avec constance, acharnement, détermination et obstination pendant 2 ans. Il met ses recettes au point, multiplie essais et recherches, particulièrement en viennoiserie pour concilier esthétique, texture et goût. Il élabore des produits novateurs pour essayer de « sortir du lot ».
14 novembre 2007 : sa date fétiche
Les résultats sont proclamés : Thomas est un des « Meilleurs Ouvriers de France » !
Scènes de liesse, scènes de pleurs : sa femme, ses parents, ses frères, ses proches, ses amis partagent sa réussite.
La vie continue
Après le titre, tout reste à faire.
Toujours formateur itinérant à l’INBP, il voyage en France et à l’étranger au service des artisans boulangers. Son but est d’apporter une contribution au métier, de se prouver à lui-même et aux autres que l’on peut toujours s’améliorer. Ses principales missions sont la création de nouveaux produits en boulangerie. Aujourd’hui, l’activité est de plus en plus large et concerne non seulement le pain, mais aussi la viennoiserie et le snacking.
Il participe à l’amélioration des produits des professionnels et des procédés de fabrication et les conseille en cas de difficultés. Tous les jours sont différents, toutes les rencontres sont enrichissantes, tant d’un point de vue humain que professionnel.