Fuyant les armées de Hitler, des milliers de réfugiés errent sur les routes de France. Parmi eux, Robert Muller, le mitron alsacien qui a tout quitté. En juin 1940, sa haine du nazisme le conduit en Provence. A Bonnieux, il trouve une nouvelle famille et un nouveau fournil. Ce sont alors les années de guerre du mitron de Bonnieux et de son ami Olivier, l’apprenti que René Spiess raconte avec une sensibilité étonnante. Notre boulanger-écrivain fait ressurgir cette époque tourmentée, donne vie à l’aventure de celui qui a vocation de pétrir le pain quotidien quoi qu’il advienne. Suscitant tour à tour méfiance et amour, aversion et respect. Passant du fournil à la Résistance. Et c’est donc un bouquet d’émotions que forment les chapitres de ce roman dédié à ces innombrables « petites gens » malmenées, martyrisées par la Guerre et trop souvent ignorées par l’Histoire.
Prix de l’Académie d’Alsace, né en 1922 à Guebwiller, René Spiess a consacré pendant une quarantaine d’années, le plus clair de sa vie au métier de boulanger. A la tête d’organisations professionnelles, il a porté haut les couleurs de la « boulange ». Ecrivain, il continue de démontrer que celui qui livre le pain quotidien n’exerce pas un métier comme les autres. « Le mitron de Bonnieux », son cinquième ouvrage, se révèle, à ce titre, exemplaire.